Rathscheck joue la carte ibérique

LE SPÉCIALISTE ALLEMAND EN ARDOISES DE TOITURE VIENT D’ANNONCER L’ACQUISITION DU FABRICANT ESPAGNOL PIZARRAS LA BAÑA . DÉJÀ PROPRIÉTAIRE DE DIFFÉRENTS SITES DE PRODUCTION EN GALICE, LE GROUPE RATHSCHECK SCHIEFER ENTEND PROFITER DE CE RACHAT EN CASTILLE ET LEON POUR ÉTENDRE SON INFLUENCE EN EUROPE DE L’OUEST. EXPLICATIONS.

La matière première ne peut se récupérer que là où elle se trouve. Lapalissade platement pragmatique certes… mais aussi vérité intangible valable pour tout matériau. Et pour peu que cette matière soit rare, son exploitation devient l’objet d’une féroce compétition à l’international.
Si l’on pense de prime abord à l’uranium, au platine ou au cobalt, d’autres matériaux – comme les matériaux de construction, moins onéreux, mais tout aussi indispensables à l’économie mondiale – font eux aussi l’objet d’une concurrence sans merci. Dont, dans le domaine de la toiture, l’ardoise.

L’Eldorado espagnol
L’ardoise de couverture (à ne pas confondre avec l’ardoise « classique », le plus souvent exploitée en dalles) est une roche métamorphique appartenant à la famille des schistes. Si d’importants gisements parsemaient encore l’Europe voici peu, beaucoup sont désormais épuisés, comme en République tchèque ou en France, près d’Angers… Seules quelques petites productions subsistent en Allemagne, en Italie, au Pays de Galles. Mais rien de comparable avec la province d’Ourense, en Galice, au nord-ouest de l’Espagne. C’est là que se situent lesplus gros gisements de schiste au monde, et d’où proviennent plus de 80 % des ardoises de toiture du marché mondial. Un chiffre éloquent, qui pousse bien évidemment les producteurs à une course au bon gisement.

Six carrières
À ce petit jeu, c’est l’un des plus gros producteurs d’ardoises de couverture au monde, Rathscheck Schiefer, qui a emporté le morceau pour le rachat de Pizarras La Baña. Après de longues et intenses négociations avec la famille propriétaire, l’industriel allemand né en 1793 a réussi à acquérir sa sixième carrière sur le sol espagnol. Car il n’en est pas à son coup d’essai : par le passé, Rathscheck a déjà racheté plusieurs autres entreprises, dont Cafersa en 2008 et Castrelos en 2013.

La structure locale, qui compte une centaine de collaborateurs, sera intégrée au groupe, qui va ainsi consolider sa position de deuxième fabricant d’Espagne, et y représenter environ 30% de la production. Une production qui provient aussi bien des carrières à ciel ouvert que des mines. Car c’est LA particularité de Rathscheck Schiefer: l’exploitation exclusive de la plus importante mine d’ardoise au monde, à 350 m sous la montagne galicienne (voir Toiture Magazine n° 12, janvier-février 2018), qui permet de fabriquer environ 35 000 tonnes de produits finis chaque année.

Plein Ouest

L’acquisition de Pizarras La Baña est un joli coup stratégique pour la marque allemande, qui lui permet de s’assurer une production suffisante pour répondre à la demande des marchés de l’Ouest européen. « La reprise de Pizarras La Baña nous permet d’obtenir des ressourcessupplémentaires et des capacités de production importantes, garantissant à long terme la disponibilité d’une ardoise haut de gamme pour les marchés d’Europe de l’Ouest – notamment en France et en Belgique », affirme Carsten Freyth, directeur commercial pour l’Europe de l’Ouest chez Rathscheck Schiefer. Les différentes veines d’ardoise se caractérisent par des types de schistes spécifiques qui sont ensuite dirigés vers des marchés particuliers. En références Rathscheck, l’ardoise SIN 120 est issue de la mine, tandis que la SIN 150 provient de la carrière de Valdemiguel. La première est fort appréciée en Allemagne et se répand de plus en plus sur le marché français; la seconde est très demandée dans l’Hexagone pour les monuments historiques. Nul doute que les produits de Pizarras La Baña y trouveront leur place : ils seront proposés aux artisans sous les références SIN 320 et SIN 340.

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