Sécurité & confort : des enjeux majeurs

Dire du métier de couvreur et/ou de charpentier qu’il n’est pas aisé et relativement risqué est un euphémisme. Nulle machine n’a encore remplacé l’homme (ou la femme) pour, entre bien d’autres choses, poser avec précisions des tuiles ou des ardoises. C’est souvent au péril de leur vie que les couvreurs montent sur nos toits: les chiffres de décès dus aux chutes de hauteur sont toujours aussi élevés, et les campagnes de sensibilisation se multiplient afin d’inculquer les bonnes méthodes, et surtout de généraliser les bons équipements. D’autant que le couvreur est également à la merci de la météo… tour d’horizon des solutions possibles et des nouveaux produits.

Moins dure sera la chute…

Une simple perte d’équilibre, et c’est la chute dans le vide. Aux conséquences potentiellement tragiques pour les travailleurs des toits et des charpentes si leur équipement individuel ou collectif n’est pas adapté à la situation.

La sécurité sur le lieu de travail est plus que jamais d’actualité. Aux mesures habituelles de précaution, notamment pour les travaux en hauteur, viennent s’ajouter les nouvelles dispositions édictées par le gouvernement afin de réduire au minimum les risques de propagation du virus qui a ravagé nos pays ces derniers mois. Bien sûr, travailler sur une charpente ou sur une toiture n’a rien à voir avec un travail de bureau, confiné dans un espace plus ou moins aéré… mais les contacts entre collègues sont inévitables, ne serait-ce que lors de l’arrivée sur le chantier dans le camion ou l’utilitaire. Les risques liés à cette pandémie doivent donc être pris très au sérieux, quel que soit le secteur d’activité, et impliquent une « surcharge » d’éléments supplémentaires pour les couvreurs et les charpentiers qui doivent déjà jongler avec de nombreux équipements de protection individuelle (EPI), sans oublier leur tenue de travail, qui se doit d’être aussi confortable qu’adaptée à la situation du chantier.

Prise de conscience

Longtemps négligée, la sécurité au travail arrive en force sur le devant de la scène depuis plusieurs années déjà, grâce notamment aux politiques des ministères du Travail et de la Santé, et aux dispositions prises par les organismes chargés de la prévention – principalement l’Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP). Différents salons y sont d’ailleurs consacrés, tels Preventica, organisé dans deux villes de France chaque année, ou le rendez-vous annuel Expoprotection, qui se tient habituellement au Parc des Expositions de Paris. Il était temps que la prise de conscience devienne globale, particulièrement dans les métiers de la couverture : il y a moins de quinze ans de cela, les statistiques du bâtiment enregistraient une chute toutes les cinq minutes environ…

Chiffres éloquents

En 2012, les chutes de hauteur ont entraîné 52 décès et près de 72 000 accidents avec arrêt de travail (soit 11,2% du total, toutes causes confondues) ; en 2015, elles représentaient 30% des décès et 12% des accidents ayant entraîné au moins quatre jours d’arrêt de travail, selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Enfin, selon le décompte de la Direction générale du travail, 318 chutes de hauteur graves ont été déplorées sur l’année 2018, dont 49 mortelles. Des chiffres éloquents, d’autant plus que les chutes de hauteur représentent la deuxième cause de mortalité au travail en France après les accidents de la route, et la troisième cause d’invalidité permanente. Chute dans le vide, chute à travers un toit au matériau fragile, chute dans une trémie, plate-forme sans garde-corps, absence de harnais, point d’ancrage non conforme… les causes sont multiples. Et l’absence de protections, individuelles ou collectives, est tout aussi responsable que le dysfonctionnement ou l’utilisation incorrecte dudit matériel.

L’indispensable prévention

Face à ce constat, une vaste campagne de prévention a été lancée voici six ans par l’OPPBTP, le Cnamts et l’INRS : «Travaux en hauteur, pas droit à l’erreur.» Elle vise surtout à sensibiliser les professionnels du bâtiment – les couvreurs en première ligne bien sûr. L’OPPBTP a mis en ligne un site dédié, chutesdehauteur.fr, compilant des conseils aussi bien pour l’organisation de chantier et le choix des équipements que pour les dispositifs de formation existants. Des documents d’aide sont téléchargeables gratuitement, tandis qu’un test de prévention est proposé, pour un résultat en dix minutes montre en main. L’OPPBTP offre également une aide adaptée à l’entreprise pour la recherche de solutions techniques et organisationnelles. L’INRS de son côté propose un logigramme de choix pour éviter tout risque.

De la tenue !

La sélection – non exhaustive – de l’offre d’équipement disponible sur le marché que nous vous proposons dans les pages suivantes prend quelques libertés avec les dénominations « académiques » des EPI. Il nous a semblé judicieux de lister, en plus des équipements classiques du type harnais, quelques éléments de protection souvent négligés bien que primordiaux, du masque antipoussière aux lunettes panoramiques en passant par les casques et les gants de protection. Au-delà des précautions et dispositifs techniques de sécurité, le confort du couvreur n’est pas à négliger. La tenue de travail (workwear) a connu nombre d’évolutions ces dernières années, aussi bien pour le confort et la protection de l’utilisateur que pour le style. En voici quelques exemples, de la veste chauffante au pantalon traditionnel de charpentier en passant par les chaussures connectées.

Brice-Alexandre Roboam

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