Une coiffe métallique pour un Hekla de verre

LANCÉ AU PRINTEMPS 2018, LE GIGANTESQUE CHANTIER DE LA TOUR HEKLA S’EST ACHEVÉ CET ÉTÉ. APRÈS LA FIN DU GROS OEUVRE, EN DÉCEMBRE 2021, ET UNE FOIS LE 49e ÉTAGE ATTEINT, LE DÉBUT DE 2022 A VU LA POSE COMPLEXE DE LA MAJESTUEUSE COIFFE MÉTALLIQUE QUI COURONNE LA TOUR POUR ATTEINDRE 220 MÈTRES DE HAUTEUR.

Ça y est ! On la voit depuis le pont de Neuilly ou depuis Nanterre… Quand on passe à ses pieds en voiture ou en bus, il faut se dévisser la tête pour en apercevoir le sommet. Son profil ne passe pas inaperçu dans la skyline de la Défense, quartier qui s’apparente à un vaste chantier au sol ou dans les airs depuis les années 60. Une fois le gros oeuvre achevé, la spectaculaire étape du montage de la monumentale coiffe métallique ornant le rooftop du gratte-ciel dessiné par Jean Nouvel a pu débuter. La pose de la charpente de ladite coiffe a débuté en février dernier et  s’est achevée fin avril.

La tour Hekla voisine avec la résidence étudiante Rose-de-Cherbourg, elle aussi conçue par Jean Nouvel.

Verre et vert
Parallèlement à l’installation de la coiffe, la mise en oeuvre de la façade s’est poursuivie. Hekla est entièrement recouverte de verre et d’acier pour un rendu qui n’est pas lisse, mais prismatique : la tour se déploie tel un origami composé d’une vingtaine de faces vitrées. Avec 49 terrasses et loggias accessibles, elle offre plus de 2 500 m2 d’espaces extérieurs, et le niveau 49 s’ouvre sur un vaste jardin suspendu, niché sous sa coiffe architecturale haute de 20 mètres.

Tour avec vue
Ici, une nouvelle expérience de la grande hauteur est possible, et les vues sont saisissantes. À partir du 46e étage, la tête de la tour constitue une exception parmi les sommets de gratte-ciel. Les trois derniers niveaux vont en se rétrécissant pour offrir de grandes terrasses, des espaces extérieurs aménagés pour les vues. Contrastant avec les immeubles voisins dont les sommets sont plats, la coiffe, une charpente en acier de 200 tonnes à la structure particulièrement complexe, ouvre sur un espace paysager composé de 29 arbres. Sur la ligne d’horizon de la Défense, ce jardin placé dans le ciel à plus de 200 m de hauteur suit la tendance des immeubles végétalisés.

 

Les derniers étages culminent à plus de 200 m de hauteur.

 

Stabilité au feu et résistance à l’air
La coiffe accueillant de la végétation, la sécurité exigeait bien évidemment une stabilité au feu drastique. Des années d’études et de calculs ont été nécessaires pour concevoir cette pergola issue de l’écriture des façades et des brise-soleils. La coiffe est donc constituée d’un certain nombre de facettes triangulaires remplies d’éléments secondaires. Il a fallu contreventer cet ensemble de façon pratiquement aléatoire puisque la forme est telle qu’il était difficile d’obtenir un dessin très simple. Afin d’éviter le déplacement des efforts, la coiffe a été décomposée en trois blocs principaux et autonomes contreventés de façon indépendante et autostable. La mise au point des déplacements et des déformations a été un élément déterminant dans le dimensionnement de l’ensemble de l’ossature. La pression de l’air sur les éléments de brise-soleil a elle aussi fait l’objet de nombreuses études, car à plus de 200 mètres de hauteur, il est impératif de tenir compte de la présence et de la force des courants d’air.

Entre soeurs
Le projet prévoit la réhabilitation complète du secteur de la Rose de Cherbourg, actuellement dominé par un échangeur routier qui est devenu piétonnier, et surplombé par un ensemble de bâtiments dont la tour Hekla et la résidence étudiante Rose-de-Cherbourg. Elle aussi conçue par Jean Nouvel, cette petite tour de 75 mètres de hauteur et 19 étages, dont le permis de construire a été obtenu en avril 2016, ressemble beaucoup à sa grande soeur ; jouxtant la résidence étudiante de 400 logements avec un accès direct à la promenade suspendue, la tour
Hekla, elle, fait deux fois la hauteur de la Grande Arche. Base-jumpers et autres escaladeurs à mains nues interdits !Une tour volcanique

 

 

Selon Jean Nouvel, « Hekla est le nom d’un volcan islandais. C’est aussi ce qu’évoquent les lignes de la tour en pans coupés qui vont renvoyer l’éclat du jour. J’ai imaginé une composition prismatique qui multiplie les brise-soleils polychromes et mêle le verre et le métal, les brillances et les latitudes, les effets de masse et de transparence. Les derniers étages en triplex constituent une tête paysagée en fort contraste avec la plupart des immeubles voisins orthogonaux ou parallélépipédiques dont la transition avec le ciel est horizontale. »

Une vingtaine de faces vitrées et un travail très poussé sur la lumière.

 

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