{"id":1887,"date":"2021-10-15T10:48:17","date_gmt":"2021-10-15T08:48:17","guid":{"rendered":"https:\/\/www.toituremagazine.com\/?p=1887"},"modified":"2021-10-15T10:48:17","modified_gmt":"2021-10-15T08:48:17","slug":"uperio-profession-levageur","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.toituremagazine.com\/2021\/10\/15\/uperio-profession-levageur\/","title":{"rendered":"Uperio : profession levageur"},"content":{"rendered":"

Issu de la fusion entre Matebat et Arcomet, le groupe Uperio, sp\u00e9cialiste du levage, nourrit de grandes ambitions port\u00e9es par un nouvel actionnariat. Parmi elles, investir le march\u00e9 des petites et moyennes entreprises gr\u00e2ce \u00e0 sa grue Opti facilement maniable. Entretien avec Philippe COHET, pr\u00e9sident du groupe.<\/em><\/strong><\/p>\n

Pour commencer, pourriez-vous nous rappeler bri\u00e8vement l\u2019historique de votre entreprise ? <\/strong><\/p>\n

Le groupe Uperio existe en tant que tel depuis environ deux ans. Il est le fruit de la fusion entre deux entreprises de levage : Matebat et Arcomet. Matebat, soci\u00e9t\u00e9 fond\u00e9e pr\u00e8s de Toulouse (31), a ouvert son capital \u00e0 un fonds d\u2019investissement d\u00e9j\u00e0 propri\u00e9taire du groupe belge Arcomet. La large structure ainsi cr\u00e9\u00e9e a pris le nom d\u2019Uperio et s\u2019est sp\u00e9cialis\u00e9e dans la location et la vente de grues \u00e0 tour \u2013 principalement Potain \u2013 pour tout type de chantier. Nos engins sont utilis\u00e9s aussi bien par de petites entreprises que par des grands comptes, de la maison individuelle jusqu\u2019\u00e0 Notre-Dame de Paris, en passant par les immeubles R+3 ou les \u00e9oliennes du port du Havre (76).<\/p>\n

Que repr\u00e9sente votre groupe, en quelques chiffres ?<\/strong><\/p>\n

Aujourd\u2019hui, Uperio recense 275 collaborateurs en France et dispose de 14 d\u00e9p\u00f4ts r\u00e9partis dans les plus grandes villes. Neuf concessionnaires maillent 50 % du territoire avec environ 1 200 grues en location. Il poss\u00e8de \u00e9galement une dizaine d\u2019autres sites \u00e0 l\u2019\u00e9tranger, dans huit pays, avec 1 000 grues, notamment en Europe du Nord, en Allemagne, au Royaume-Uni ainsi qu\u2019aux \u00c9tats-Unis. Le groupe r\u00e9alise un chiffre d\u2019affaires se situant aux alentours de 230 millions d\u2019euros, dont 120 millions sur l\u2019unique march\u00e9 fran\u00e7ais.<\/p>\n

Comment le levage est-il consid\u00e9r\u00e9 en France ?<\/strong><\/p>\n

La France est une grande nation de grues. Ce n\u2019est pas pour rien que le groupe Potain, fond\u00e9 sur notre territoire en 1928, a acquis une renomm\u00e9e dans le monde entier. Les usages sont tr\u00e8s diff\u00e9rents selon les pays, les techniques et les traditions locales \u2013 et nous sommes r\u00e9put\u00e9s pour notre utilisation r\u00e9currente des grues sur nos chantiers. D\u00e9j\u00e0, plusieurs g\u00e9ants de la construction, comme Vinci, Bouygues ou Eiffage, sont install\u00e9s dans l\u2019Hexagone : des soci\u00e9t\u00e9s qui \u0153uvrent sur des projets de grande ampleur n\u00e9cessitant forc\u00e9ment l\u2019emploi de grues. Et surtout, c\u2019est la recherche d\u2019un mode constructif tr\u00e8s productif qui demande plus de rapidit\u00e9 dans l\u2019ex\u00e9cution.<\/p>\n

Cette recherche de productivit\u00e9 est un acc\u00e9l\u00e9rateur du march\u00e9 du levage?<\/strong><\/p>\n

Bien s\u00fbr. Les chantiers ont \u00e9volu\u00e9 au fil du temps, et la conjoncture \u00e9conomique \u00e9galement. De ce fait, toutes les entreprises \u00e9taient \u00e0 la recherche d\u2019optimisation financi\u00e8re, et la d\u00e9mocratisation du pr\u00e9fabriqu\u00e9 a donn\u00e9 un gros coup de boost \u00e0 notre secteur. Le pr\u00e9fabriqu\u00e9 implique des charges lourdes (5, 10, 15 voire 20 tonnes\u2026) qui ne peuvent \u00eatre port\u00e9es que par des engins de levage. On observe \u00e9galement de plus en plus la multiplication du nombre de grues sur un chantier: au lieu d\u2019une seule, certaines soci\u00e9t\u00e9s en missionnent directement deux ou trois, toujours dans un souci de gain de temps et donc de productivit\u00e9.<\/p>\n

Les grues ne sont-elles pas l\u2019apanage des grandes entreprises ?<\/strong><\/p>\n

C\u2019est une croyance tr\u00e8s ancr\u00e9e. Les appr\u00e9hensions, fond\u00e9es ou non, des plus petites entreprises de charpente ou de couverture sont courantes: une grue, c\u2019est un mat\u00e9riel cons\u00e9quent, qui peut basculer, dont le montage est complexe, etc. De fait, elles sont tr\u00e8s r\u00e9ticentes \u00e0 leur usage et pr\u00e9f\u00e8rent les chariots t\u00e9lescopiques. C\u2019est l\u00e0-dessus que nous devons travailler.<\/p>\n

De quelle fa\u00e7on ?<\/strong><\/p>\n

D\u00e9j\u00e0, il faut pr\u00e9ciser que les grues sont de plus en plus fiables. Elles sont soumises \u00e0 de fortes r\u00e9glementations avec contr\u00f4les r\u00e9guliers et obligatoires pour des raisons \u00e9videntes de s\u00e9curit\u00e9. Surtout, l\u2019avanc\u00e9e technologique, notamment l\u2019\u00e9lectronique embarqu\u00e9e et l\u2019intelligence artificielle, r\u00e9duit encore plus les risques. Par exemple, la redondance de capteurs bloque l\u2019engin avant un potentiel basculement de la fl\u00e8che.<\/p>\n

Insister sur cette fiabilit\u00e9 serait suffisant pour convaincre les petites et moyennes entreprises ?<\/strong><\/p>\n

Pas seulement. Leur r\u00e9ticence vient aussi de la maniabilit\u00e9. C\u2019est pour cette raison que nous avons con\u00e7u la grue Opti, d\u00e9voil\u00e9e en avant premi\u00e8re lors du salon JDL de Beaune (21), en juin dernier. Du temps o\u00f9 j\u2019\u00e9tais dirigeant de Potain, de nombreux concessionnaires nous avaient fait remonter une demande grandissante pour des engins de levage plus petits. D\u00e8s mon arriv\u00e9e chez Uperio nous avons lanc\u00e9 le projet par le biais de l\u2019usine belge d\u2019Arcomet. Nous avons travaill\u00e9 \u00e0 r\u00e9duire le poids de la grue via des aciers sp\u00e9ciaux et un design de structure en treillis, afin qu\u2019elle passe sous le seuil des 3,5 tonnes. Elle peut ainsi \u00eatre transport\u00e9e facilement, car on peut l\u2019atteler \u00e0 un 4×4 ou \u00e0 un pick-up. Surtout, elle demeure simple \u00e0 manier et rapide \u00e0 monter: une demi-heure pour un op\u00e9rateur seul. Avec une charge maximale de 1 500 kg (360 kg en pointe de fl\u00e8che), elle s\u2019adresse \u00e0 des utilisateurs n\u2019ayant pas de mat\u00e9riaux trop lourds \u00e0 lever, donc elle est parfaite pour les couvreurs et charpentiers.<\/p>\n

Opti sera-t-elle \u00e9galement disponible \u00e0 la location ?<\/strong><\/p>\n

Ce n\u2019est pas son but premier. Sa maniabilit\u00e9 a \u00e9t\u00e9 r\u00e9fl\u00e9chie de fa\u00e7on \u00e0 ce qu\u2019elle devienne un outil employ\u00e9 de fa\u00e7on r\u00e9currente par les professionnels vis\u00e9s. Et m\u00eame si le march\u00e9 n\u2019est pas vierge de solutions en termes de petites grues pratiques, notamment inspir\u00e9es par les nacelles, je suis persuad\u00e9 qu\u2019Opti apporte ce l\u00e9ger plus qui pourra les convaincre. Nous avons pour ambition d\u2019en vendre une centaine par an par le biais de nos concessionnaires et de notre r\u00e9seau de distribution, et gr\u00e2ce \u00e0 une vaste campagne sur Internet. Nous allons d\u2019abord attendre de bien \u00e9tablir le produit, de lui donner une bonne visibilit\u00e9 pour cr\u00e9er la demande, pour seulement ensuite la mettre en location.<\/p>\n

Nous avons la chance d\u2019avoir une belle industrie du levage en France, doubl\u00e9e d\u2019un fort dynamisme technologique.<\/p><\/blockquote>\n

Quelles perspectives pour le secteur ? <\/strong><\/p>\n

Nous avons la chance d\u2019avoir une belle industrie du levage en France, doubl\u00e9e d\u2019un fort dynamisme technologique. En outre, les derni\u00e8res r\u00e9glementations thermiques et environnementales vont acc\u00e9l\u00e9rer encore un peu plus l\u2019essor de la construction bois, et par l\u00e0 m\u00eame nous offrir un nouvel \u00e9lan et un march\u00e9 o\u00f9 toutes les entreprises du b\u00e2timent seront des clients potentiels! De quoi ouvrir de vastes horizons.<\/p>\n

Propos recueillis par Brice-Alexandre Roboam<\/em><\/strong><\/p>\n

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