Questions aux Ateliers Jean Nouvel architectes de la tour Hekla

Son écrin de verdure autorisera des moments de pause ou des réunions en plein air sur le rooftop. Quelles espèces avez-vous plantées ? Avez-vous fait des études ? Des plantes à cette hauteur, est-ce possible ?

Ateliers Jean Nouvel (AJN). La rareté de ces plantations arborées tient pour beaucoup à leur situation, c’est elle qui est singulière. Le phénomène remarquable est donc avant tout le contexte architectural. Plutôt que de distribuer des arbres erratiques, il a été choisi de les regrouper là où la surcharge est la plus performante : autour du noyau central de la tour. Cette disposition est aussi symbolique puisqu’elle évoque une forme de résilience, « noyau dur » autour duquel les arbres s’enracinent. Le regroupement des arbres permet également de mutualiser le volume de propagation des racines (volume terreux) et ainsi de favoriser le développement des mycorhizes.

Ces volumes de terre, conséquents, sont contenus dans des bacs en aluminium dont les facettes ont été travaillées en 3D pour offrir des assises. La charpente de la coiffe quant à elle projette sur le sol et les bacs des ombres mouvantes qui s’ajoutent à celles des feuillages.
Les espèces sélectionnées devaient répondre à plusieurs critères : leur provenance, la protection des ouvrages, et leur potentiel allergisant. Nous avons d’un commun accord choisi des essences forestières d’Îe-de-France : hêtre, charme, prunus, pin sylvestre… L’ambiance qui se dégage de ce bosquet est tout à fait naturelle ; les arbres seront taillés en respectant leur silhouette. Le vent joue un rôle dans l’évapotranspiration, c’est pourquoi le regroupement des arbres est préférable pour conserver une humidité relative due à leur concentration. L’arrosage automatique pourvoit
aux besoins. À noter : l’eau s’évaporant de ces arbres sous l’effet du vent est purifiée par leur métabolisme, ce qui peut être considéré comme un atout supplémentaire. Enfin, leur tenue est assurée par l’ancrage des mottes et les haubans des troncs.

 

Le vent joue un rôle dans l’évapotranspiration, c’est pourquoi le regroupement des arbres est préférable pour conserver une humidité relative due à leur concentration.

 

La façade n’est pas lisse, les facettes possèdent- elles des toitures ? Quel angle ? Quels sont les revêtements ? Vous indiquez du verre et 22 kilomètres de brise-soleils…
AJN. Au-delà d’une pente de 15° par rapport à la verticale, les blocs de la façade du sommet de la tour (75° et 65° par rapport à l’horizontale) sont considérés par la réglementation
comme des éléments de verrière.
Au cours des études EXE (permettant l’exécution de l’ouvrage), l’entreprise Permasteelisa a confirmé (notamment par test d’étanchéité AEV et essai à la rampe) que les dispositions de drainage des feuillures des blocs verticaux courants de la façade étaient suffisantes pour les blocs de verrière.
Les vitrages possèdent un aspect feuilleté côté intérieur, conformément à la réglementation sur les risques de blessures en cas de bris de verre, et une couche de contrôle solaire positionnée en face 2.
Les brise-soleils en aluminium anodisé ou thermolaqué sont rapportés sur les blocs dans un second temps via un système de pattes d’attache fixé dans les joints des blocs.
Vous indiquez également 49 loggias et terrasses à plusieurs niveaux. Sont-elles ouvertes ?
AJN. Effectivement, les 49 loggias et terrasses sont ouvertes à l’extérieur, et les terrasses des niveaux 46 à 49 proposent des espaces végétalisés, pour un total de 2 578 m2 de terrasses et loggias

Comment cette terrasse est-elle isolée ? Une protection contre l’eau de pluie est-elle prévue ? La terrasse est-elle plate ? Et quelle est l’épaisseur de la dalle ?
AJN. L’épaisseur de la dalle du niveau 49 est variable, entre 40 et 50 cm selon la zone. La protection contre l’eau de pluie et les intempéries est traitée par un complexe d’étanchéité
bicouche élastomère, du type Sopralene Flam de chez Soprema ou équivalent, comprenant une chape élastomère avec armature en polyester stabilisé de 180 g/m2 de type Styrbase Stick déroulée à sec directement sur le support isolant, sans écran d’indépendance, avec joints longitudinaux autocollés ; et une chape élastomère avec armature polyester non tissé 180 g/m2 et feuille d’alu soudée
en adhérence de type Sopralene Flam 180 Alu.
• Support de l’étanchéité : élément porteur, dalle béton, pente nulle. Isolant thermique au-dessous de l’étanchéité.
• Pare-vapeur : enduit d’imprégnation à froid. Chape élastomère avec armature voile de verre, soudé en adhérence. Pour assurer la continuité du parevapeur, mise en place d’une équerre de renfort élastomère de développé 25 cm avec talon de 6 cm minimum avec aile verticale dépassant de 6 cm le nu supérieur de l’isolant de partie courante, soudée à plein horizontalement sur le pare-vapeur et sur le support vertical du relevé.
• Isolation thermique : panneaux de mousse de polyuréthane PIR sans HCFC ni HFC, du type Efigreen Duo de chez Efisol ou équivalent. Classe de compressibilité C suivant le guide UEAtc. Pose superposée en quinconce sur deux lits collée sur pare-vapeur à la colle Par ou équivalent. Épaisseur selon la réglementation thermique.

Articles Similaires

Partager l'article

spot_img

Derniers articles