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Kevin Flour, plus jeune MOF !

À 25 ans, Kevin Flour, originaire de Sauvigny (55), a été le plus jeune MOF du 26e concours. Il est salarié de l’entreprise Solu’Zinc, à Troyes (10), et formateur chez les Compagnons du devoir à Reims (51). Son parcours? Porté au grade de compagnon, il assure les missions de responsable de corporation à Bordeaux (33) pendant un an. Il s’envole ensuite pour l’Australie puis revient en France. Il s’inscrit au concours « Un des meilleurs ouvriers de France ». Après mille heures de travail, il présente la pièce du sujet de sa famille de métiers, un ornement de dôme.

Depuis quand êtes-vous MOF ?

Kevin Flour: le concours a eu lieu tout au long de l’année 2018 et la pièce était à rendre début décembre. La remise des médailles a eu lieu à Paris, à la Sorbonne, en mai 2019, j’ai alors été reçu plus jeune MOF (catégorie ornemaniste) de tous les lauréats, tous métiers confondus.

Comment s’est passé votre concours ? Que deviez-vous réaliser ?
K.F. : dans un premier temps, il y a eu des sélections qui permettent aux membres du jury de déterminer si les candidats seront aptes à se lancer dans un tel projet représentant une année entière. Il s’agissait d’un couronnement de dôme en zinc d’une épaisseur de 1 mm pour 2,40 m de hauteur et 1,30 de largeur.

Pourquoi avez-vous passé ce concours ?

K.F. : ce projet était l’aboutissement du cursus compagnonnique que je suivais depuis l’âge de 15 ans et qui consistait à apprendre différentes cultures et techniques de travail par le voyage, en France (Brest, Saint-Étienne, Troyes) et dans le monde (Australie, Autriche, Suisse). Je suis épris du dépassement de soi, dans mon activité, dans le sport ou autre, j’essaye de faire de mon mieux dans mon métier et autour de moi.

Comment vous êtes-vous dirigé vers cette activité ? Votre famille était-elle dans ce secteur ?

K.F. : mon père est couvreur-zingueur. Mes parents ont divorcé quand j’étais encore très jeune. De ce fait, un week-end sur deux, on passait les samedis sur le chantier et le dimanche matin on rangeait l’atelier. Je peux le remercier de m’avoir inculqué cette valeur du travail et l’amour et la passion que je porte à mon tour pour mon métier.

Le fait d’être MOF ouvre-t-il des portes ?

K.F. : aujourd’hui, je ne suis pas à mon compte et ce n’est pas quelque chose que je crie sur les toits, alors peu de gens le savent. C’est plutôt les employeurs avec qui je travaille ou avec qui j’ai déjà travaillé qui se sentent rassurés d’avoir un profil comme le mien dans l’entreprise, car il y a une entière confiance et cela apporte un certain dynamisme au sein des équipes.

«Durant trois ans j’ai été formateur au sein des Compagnons du devoir. Ce fut une expérience extraordinaire, entre le partage d’une passion et l’apprentissage d’un métier.»

Aimeriez-vous qu’il y ait davantage de MOF ?

K.F. : en parallèle de ce concours, j’ai été formateur au sein des Compagnons du devoir durant trois ans. Ce fut une expérience extraordinaire entre le partage d’une passion et l’apprentissage d’une profession. Certains d’entre eux ont participé au concours MAF avec des médailles à la clef. Chacun trace son chemin et j’espère qu’ils seront reçus compagnons couvreur et peut-être MOF. On attend la relève dans nos métiers difficiles.

Propos recueillis par Hughes Chauffray

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