Une charpente bien levée

Un mélange de charpente traditionnelle recouverte de zinc et de toiture-terrasse avec étanchéité EPDM pour ce bâtiment aredennais. ©  CSG Couverture

 

DÉPOURVU DE SALLE DES FÊTES, LE VILLAGE DE SIGNY-LE-PETIT (08) FAIT BÂTIR UN ÉDIFICE TOUT NEUF POUR ACCUEILLIR SES HABITANTS. UN CHANTIER QUI MÊLE
CHARPENTE BOIS, ZINC, MEMBRANE EPDM ET GRUE DE LEVAGE. PRÉSENTATION.

 

C’est l’histoire somme toute banale d’un village de campagne. Signy-le-Petit, commune du nord-ouest des Ardennes, est enfouie dans le vaste parc naturel du département,
à quelques kilomètres de la frontière belge et à mi-chemin à vol d’oiseau (en survolant la Belgique) entre Maubeuge et Charleville-Mézières. Cette bourgade rurale de la communauté de communes
Ardennes-Thiérache est typique de sa région et de son histoire : suite aux mutations industrielles et agricoles, forges, moulins, brasseries et autres fonderies ont progressivement dû interrompre leurs activités, provoquant le départ des jeunes, le vieillissement de la population, et donc un dépeuplement
inexorable.

Manque
Les équipes municipales qui se sont succédé ont fait le maximum pour proposer aux administrés de Signy-le-Petit tous les commerces et équipements auxquels ils pouvaient prétendre. Tous ou presque… Car si ces quelque 1 299 âmes peuvent profiter d’une halle des sports, d’une maison de santé et d’un pôle d’activités industrielles, elles n’avaient toujours pas de salle des fêtes ! À peine une « salle d’honneur » dans les murs mêmes de la mairie. Une situation insatisfaisante pour l’édile Jean-Michel Skoczypiec et son conseil municipal, qui ont décidé de faire bâtir
une salle polyvalente au coeur du village, pour 1,9 million d’euros.

La tuile !
Choisi pour concevoir l’édifice, l’architecte DPLG Anselme Pascual, basé à Vouziers (08), a pris les choses en main : 470 m2 de surface composés d’un bâtiment principal et de petites annexes accolées, une charpente bois, et, pour le matériau de couverture, des tuiles en terre cuite, modèle grisé de chez Edilians. Tout semblait réglé… jusqu’à l’avis négatif de l’architecte des Bâtiments de France. En effet, la parcelle de la future salle polyvalente est située dans le périmètre de Saint-Nicolas, l’église fortifiée du village, ravagée lors de la guerre de Trente Ans, reconstruite dans les années 1680, et surtout inscrite au titre des monuments historiques depuis 1926. Un dilemme pour Anselme Pascual qui, à force de tergiversations entre tuiles et ardoises (problème de pente inadaptée), a finalement opté pour un compromis acceptable par l’architecte des Bâtiments de France : le zinc. Pas la solution la plus économique de l’aveu
même de l’architecte, mais qui au moins respecte sa volonté esthétique initiale.

« C’est finalement
le zinc qui a reçu l’aval des
Bâtiments de France. »

Charpente en pin
L’entreprise CSG Couverture, de Vandy, non loin de Vouziers, a été chargée de la pose de la charpente, de la mise en oeuvre de la couverture et des surfaces à étancher. Cinq couvreurs de l’équipe du dirigeant Gino Butzbach ont été dépêchés sur place pendant les deux mois de travaux qu’a nécessités ce lot charpente-couverture-étanchéité. Une grue de levage Potain fournie par Manitowoc a notamment été nécessaire pour mener à bien le chantier (voir ci-dessous « Une grue pour les charpentiers-couvreurs »). L’édifice est doté d’une charpente traditionnelle en pin de type ferme sur poteaux en lamellécollé, avec une portée libre de 12,8 m. Si CSG s’est occupée de la pose, c’est la société Martin Charpentes, de Toul (54), qui a fourni les éléments bois.

Des revêtements différents
Le bâtiment principal comme les annexes reçoivent une charpente bois, mais avec des revêtements de couverture différents. Les annexes, en toitureterrasse, se composent de poutres en lamellé-collé, de bacs porteurs, d’une isolation de 300 mm de laine de roche fournie par Rockwool, et enfin d’une membrane d’étanchéité EPDM fabriquée par Sika. La toiture principale quant
à elle, de 26 x 12,8 m pour 12 degrés de pente, est recouverte de zinc quartz fourni par VMZinc, posé à joint debout sur le voligeage. Enfin, seules quelques saillies autoportantes comme l’auvent
présentent une petite structure métallique. Après treize mois de travaux, le nouvel édifice, flambant neuf, doit être livré en juin. Une livraison qui, à coup sûr, sera fêtée dans… la salle prévue à cet effet !

Brice-Alexandre Roboam

 

Une grue pour les charpentiers-couvreurs
La société CSG Couverture s’est équipée d’une grue de levage Potain Igo M14. Conçue pour les charpentiers-couvreurs, elle est préconisée pour les chantiers de courte durée ; elle présente 4 m d’empattement au sol et 22 m de flèche pour 1,8 t de charge maximale et 600 kg en bout de flèche. Son châssis rotationnel de plus ou moins 20 degrés la rend adaptable aux chantiers difficiles d’accès. Simplement branchée sur du 220 V, elle ne nécessite pas de démarche en amont auprès du fournisseur d’électricité. Machine en un seul bloc, elle n’a pas besoin de lest béton et se monte en trente minutes. Elle peut être tractée par timon, par camion de 15/19 t ou par tracteur agricole.

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